dimanche 6 mars 2011

Un peu de littérature néo-zélandaise… Katherine Mansfield

Un peu de littérature néo-zélandaise… Katherine Mansfield

Katherine Mansfield est une auteure contemporaine. Elle a écrit des nouvelles qui l’ont rendue célèbre à travers le monde.
Nous avons eu la chance de visiter la maison de son enfance à Wellington. Cette maison, où elle n’a vécu que 5 années, l’aura marquée, ainsi que ses nouvelles.

Qui était Katherine Mansfield ?
Katherine Mansfield Beauchamp naquit à Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande, le 14 octobre 1888. 
 Elle a passé sa jeunesse et son adolescence à Wellington. Son père était un riche importateur. Elle a eu 4 sœurs et un frère qui est décédé durant la 1ère guerre mondiale. Une de ses sœurs est décédée de choléra avant sa première année.

 Elle y passa son enfance ainsi que la majeure partie de son adolescence (elle étudia quelques années au Queen’s College à Londres) avant de quitter définitivement la ville et le pays en 1908, à l’âge de 20 ans.
Elle commença sa carrière littéraire en Angleterre au sein du prestigieux « Bloomsbury circle » où elle côtoya des écrivains comme Virginia Woolf ou D.H Lawrence. Elle perfectionna sa maîtrise du genre de la nouvelle tout au long de ses nombreux voyages en France et en Allemagne avec son mari John Middleton Murry.

Elle a quitté la NZ pour l’Angleterre en 1908. Elle n’est jamais revenue en NZ.

Lorsque son jeune frère Leslie mourut lors de la Première Guerre Mondiale, Katherine Mansfield opéra un retour sur son enfance néo-zélandaise. Plusieurs nouvelles résultèrent de cette plongée dans ses souvenirs, notamment « The Doll’s House » (« La Maison de Poupée »), que nos élèves ont étudié.




Elle a quitté la NZ pour l’Angleterre en 1908. Elle n’est jamais revenue en NZ.
Elle a commencé sa carrière littéraire à Londres. Elle faisait partie du célèbre Cercle Bloomsbury, où elle a côtoyé des écrivains comme Virginia Woolf, DH Lawrence et l’économiste John Maynard Keynes.
Elle a voyagé dans toute l’Europe ; particulièrement en France et en Allemagne.

Durant toute sa vie, elle a milité pour l’égalité entre les hommes et les femmes, la liberté des femmes et leur émancipation. Elle rejetait également une partie des traditions sociales victoriennes où l’apparence jouait un grand rôle, où les pièces de réception excluaient les enfants, où il y avait une franche distinction entre les riches et les pauvres. Elle n’hésita pas d’ailleurs à se faire couper les cheveux.
Sa mère recevait beaucoup et rendait également visite à ses amies et connaissances de son monde. Aussi, elle voyageait souvent pour aller à Londres s’habiller à la dernière mode et tenir une place valorisante dans la société.

La maison où Katherine Mansfield est née.

La maison natale de KM est située au 25, Tinakori Road, au nord de Thorndon, la plus ancienne banlieue de Wellington. Harold Beauchamp, le père de KM, la fit construire en 1888. Trois générations de Beauchamp y habitèrent entre 1888 et1893.
La demeure a été restaurée avec soin et décorée des répliques des meubles et papiers peints originaux. L’époque où vécurent les propriétaires, mais aussi le statut social qu’il occupaient ont donc été ainsi recréés avec authenticité.
Cette maison est vaste et de style victorien, en bois blanc, avec de petites fenêtres aux rideaux blancs et entourée d’un beau jardin (qui a été maintenant malheureusement coupé par la construction de l’autoroute). Elle est située dans le quartier des premiers immigrants où les maisons sont toutes construites dans le même style. On sent que sa famille était aisée.

Elle est née dans une chambre qu’elle trouvait sombre et qu’elle décrira plus tard dans son œuvre. Elle n’aimait pas cette maison. Pourtant, elle n’y a vécu que 5 ans. Dans la chambre où elle grandit, on voit ses jouets. La plupart représente l’arche de Noé et tous les animaux que celui-ci a embarqués. A cette époque, les enfants ne jouaient pas le dimanche, sauf si les jouets étaient issus de la bible. C’est vrai qu’il y avait peu de place.

On visite toute la maison, richement décorée d’objets de cette époque. Certains sont restés dans la maison, d’autres ont été acquis ultérieurement pour meubler davantage. On voit les chambres à l’étage et au rez-de-chaussée, la cuisine, le cellier, la salle à manger, la salle de réception et une pièce dans laquelle est déployée la maison de poupées, titre d’une de ses œuvres.



 La maison natale de KM constitue un support essentiel pour la compréhension de nouvelles telles que « The Wind Blows », « Prélude », « A Birthday » et bien sûr « The Doll’s House ». « The Doll’s House »
Cette nouvelle, publiée en 1922, relate l’acquisition d’une maison de poupée par les sœurs Burnell (Isabel, Kezia et Lottie). Les petites filles sont impatientes de montrer leur maison à toutes les fillettes de l’école. Seules deux d’entre elles ne sont pas conviées: Lil et our Else Kelvey, qui sont très pauvres.
La nouvelle parle de la distinction entre les classes sociales. Tout le monde sait que les petites Kelvey sont pauvres, et elles-mêmes en sont bien conscientes. Le texte évoque aussi le monde des enfants et leur capacité à franchir les limites, au contraire des adultes. Kezia Burnell est celle qui éprouve le désir de passer outre les conventions en invitant Lil et our Else à voir la maison de poupée. Lors de leur brève visite, elle insiste sur la petite lampe qui lui paraît aussi « vraie » que nature. Cette lampe symbolise l’intelligence de la fillette, mais également l’espoir. En effet, our Else est elle aussi très impressionnée par cette lampe. Ainsi, même si les fillettes appartiennent à une classe sociale différente, elle sont à même de partager ce qui est « vrai ». Ce sont simplement deux enfants qui aiment ce qui est joli, et c’est ce qui compte.
Mais la fin de l’histoire, où les petites, chassées de la maison de Kezia par sa tante Beryl, sont décrites comme silencieuses « encore une fois », suggère que le cercle vicieux se poursuivra inéluctablement, et que les sœurs Kelvey resteront dans leur monde. La maison de poupée et la lampe n’auront été qu’une étincelle dans leur quotidien.
Virginia Lafuente

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